"Христос Воскресе! - Воистину Воскресе!"
"Le Christ est ressuscité! En Vérité Il est ressuscité!"
Lors de la liturgie de la nuit de Pâques, la lecture de l'Epître était le début des Actes des Apôtres, écrits par saint Luc. La lecture de l'Évangile était le début de l'Évangile de saint Jean le Théologien. Ces deux livres de la Bible sont la source des lectures de la liturgie jusqu'à la Pentecôte, à l'exception du dimanche des femmes myrrhophores et du jour de l'Ascension.
Le passage d'aujourd'hui est Actes 5, 12-20 et fait suite au triste récit de la transgression d'Ananias et de Saphira. Saint Luc rapporte les miracles et les signes accomplis par les apôtres au sein de la population. Il s'agit de la population en général et pas seulement de ceux qui croyaient en la divinité du Christ. Par ce moyen, beaucoup d'autres personnes furent converties à la foi en Christ. L'expression « d'un commun accord » indique l'union et l'unité d'esprit de la communauté chrétienne de l'époque. Ils vivaient et priaient ensemble. Le porche de Salomon était leur lieu de rencontre préféré, car il s'agissait d'un grand espace couvert qui pouvait les accueillir tous et qui était ouvert au public. Ainsi, grâce aux miracles et à la notoriété des chrétiens, de nouvelles âmes s'ajoutaient chaque jour à leur nombre. Le contact de l'ourlet du vêtement du Christ était source de guérison, mais après la résurrection, la seule ombre de saint Pierre suffisait à accorder la guérison. C'est ce que le Christ avait promis (Jean 14:12).

Guérison de l'hémoroïsse
Le succès étonnant du ministère des apôtres provoqua une réaction de la part des autorités juives, qui avaient détesté le Christ. Le récit rappelle l'hostilité du grand prêtre, qui était très probablement Caïphe, bien que saint Luc ne le nomme pas. Cependant, il nous dit que le grand prêtre était aidé et soutenu par les sadducéens. Les sadducéens étaient une secte qui occupait une place importante à la fin de l'époque du temple d'Hérode, mais qui tomba dans l'oubli après la destruction de Jérusalem en 70. Ils avaient diverses fausses croyances, notamment la négation de l'immortalité de l'âme et de la vie après la mort, avec les récompenses et les châtiments qui l'accompagnent. Dans son commentaire, l'archevêque Averky dit : « La corruption morale et religieuse de l'élite de la société religieuse juive était si grande qu'il n'y avait rien d'étrange à ce que les grands prêtres appartiennent à la secte des Sadducéens ». Dans leur colère, les chefs religieux firent arrêter les apôtres et les enfermèrent dans la prison commune où étaient détenus les pires criminels. Le Seigneur leur envoya un ange qui, non seulement les relâcha, mais leur donna l'ordre d'être audacieux et de prêcher ouvertement dans le temple.
Tropaire - Ton 7
Lorsque le tombeau fut scellé, c'est Toi, la Vie, ô Christ notre Dieu, qui sortit du tombeau, et lorsque les portes furent fermées, c'est Toi, la Résurrection de tous, qui Te tins au milieu des disciples, et qui, par eux, renouvela en nous l'esprit droit, selon Ta miséricorde.
Dimanche dernier, aux vêpres pascales, nous avons entendu la lecture de l'Évangile (Jean 20, 19-25) qui nous présente la réaction de saint Thomas à l'annonce de la résurrection du Christ. Aujourd'hui, nous lisons ce même récit, mais il se poursuit jusqu'au verset 31, qui marque la fin de ce chapitre.
La version anglaise de la King James utilise l'expression « Thomas, l'un des douze, appelé Didyme ». Dans certaines traductions, cette expression est rendue littéralement par « Jumeau ». Thomas avait-il un frère ou une sœur ? Si c'est le cas, il n'est mentionné nulle part dans le Nouveau Testament. Le Synaxaire propose une autre explication possible. Thomas était de nature sceptique et avait tendance à avoir deux avis sur les choses. Le qualifier de sceptique né serait peut-être trop cynique, mais même s'il voulait accepter quelque chose, son esprit ne pouvait ignorer ses réserves à ce sujet.

Le passage que nous lisons commence un dimanche, le premier jour de la semaine. Nous pouvons difficilement imaginer la tension de cette soirée après le traumatisme de la crucifixion et l'annonce de la résurrection par les femmes porteuses de myrrhe plus tôt dans la journée. Nous constatons également un autre changement : les Juifs ne sont plus « nous », mais « eux ». Le fossé entre ceux qui ont accepté le Christ et ceux qui l'ont rejeté commence à se creuser. Les portes étaient fermées, mais le Christ entra, démontrant ainsi que le corps ressuscité n'est plus lié par des contraintes physiques, bien qu'il ne s'agisse pas d'une simple apparition. Pour apaiser les craintes des disciples, il leur dit : « La paix soit avec vous », ce qui signifie « n'ayez pas peur ». Nous constatons également une autre évolution. Les disciples étaient des suiveurs, mais en tant qu'apôtres, ils sont investis de l'autorité qui fait d'eux des représentants du Seigneur. Le Christ souffle sur eux : « Recevez le Saint-Esprit », mais il s'agit d'une effusion partielle qui s'achèvera à la Pentecôte, lorsqu'ils recevront la plénitude des dons spirituels et le pouvoir d'accomplir des miracles pour l'avancement du Royaume.

Saint Thomas
Thomas, pour une raison quelconque, n'était pas présent à ce moment-là. Lorsqu'il entendit la nouvelle « Nous avons vu le Seigneur », son esprit eut du mal à la comprendre. De nos jours, nous pourrions utiliser l'expression « tu plaisantes ? Thomas choisit la voie de la sécurité et exigea des preuves. Une semaine plus tard, la scène se répète et cette fois Thomas est présent. Le Seigneur sait tout, il n'attend donc pas que Thomas parle. Il lui renvoie les paroles de Thomas. Thomas est théologiquement inspiré pour exprimer les deux natures du Christ. Il l'appelle mon Seigneur, un mot utilisé dans le monde humain, et affirme ensuite sa foi par les mots .... et mon Dieu. Les mots Seigneur et Dieu désignent une seule et même personne. Le Christ dit : « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru ». Il ne prive pas Thomas de sa part de bénédiction, mais approuve la foi des autres qui n'ont pas exigé de preuves et envoie un message à toutes les générations futures. On pourrait s'interroger sur le corps ressuscité du Christ, qui, libéré de la grossièreté terrestre, n'est pas entravé par des murs et des portes. En même temps, il montre qu'il n'est pas un fantôme en démontrant qu'il peut être touché par des mains humaines. En effet, il montre à nouveau cette qualité en mangeant alors qu'il n'a pas besoin de nourriture sur terre. Il est clair que s'il était un simple fantôme, il ne pourrait pas manger.
L'évangéliste mentionne de nombreux autres signes. Il ne s'agit pas des miracles qui ont précédé la crucifixion du Christ. Ceux-ci ont été accomplis sous les yeux du peuple, mais les signes dont il est question ici étaient réservés aux seuls apôtres, qui étaient préparés à leur mission divine. Plus d'une fois, saint Jean nous dit qu'il y a des choses qui ne sont pas écrites dans ce livre. Nous connaissons bien le mantra protestant « la Bible et la Bible seulement ; si ce n'est pas dans la Bible, ce n'est pas vrai ». L'évangéliste affirme que l'Écriture fait partie de la Sainte Tradition, mais qu'elle n'en est pas la totalité.
Dans son commentaire, le bienheureux Théophylacte conclut ce chapitre par ces mots sur le Seigneur ressuscité : « Il s'est levé et Il est vivant pour nous. Mais celui qui s'imagine que le Christ est mort et qu'Il n'est pas sorti du tombeau n'a pas la vie en lui. En effet, en pensant cela, il confirme et assure sa propre mort éternelle et sa corruption.
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Bien que nous aimions les saints et que nous ayons le privilège de les commémorer lors de leurs journées spéciales, ils sont parfois éclipsés par les grandes fêtes. Cette semaine est connue sous le nom de « Semaine lumineuse », car nos pensées sont toutes tournées vers la résurrection du Christ. Cependant, nous ne pouvons pas ignorer le fait que saint Guthlac de Croyland (bien que Crowland soit maintenant l'orthographe la plus courante), qui est l'une de nos grandes figures locales, est commémoré jeudi.
Nous entendons souvent parler des Pères du désert et de nombreux ouvrages nous donnent un aperçu de leur vie et de leur enseignement. Au début de l'ère chrétienne, des âmes pieuses cherchaient à quitter l'éclat et les distractions du monde pour se consacrer entièrement au service de Dieu. Il s'agissait tout d'abord d'ermites qui se retiraient dans des grottes dans les déserts d'Égypte et de Palestine. Ces ascètes attiraient d'autres personnes qui cherchaient à s'initier à la vie spirituelle. C'est ainsi que les communautés monastiques sont devenues partie intégrante de la vie de l'Église. Le désir de solitude a toujours été à la base de la vie spirituelle, et l'éloignement était donc un facteur souhaitable, que ce soit dans le désert égyptien, dans les vastes forêts de Russie ou dans les îles occidentales de l'Écosse et de l'Irlande.
Saint Guthlac
Guthlac naquit en 673 en Mercie et, dans sa jeunesse, il servit dans l'armée du roi Aethelred (qui régna de 675 à 704). Il devint ensuite moine au monastère de Repton et, deux ans plus tard, en 699, Guthlac chercha à s'isoler sur l'île de Croyland, dans la région de Fenland. C'était, à l'époque, un endroit humide et inhospitalier où la fièvre des marais était un problème permanent. Pourtant, il ne se souciait pas de son confort physique et vivait dans les conditions les plus primitives. Au fur et à mesure que la connaissance de cet homme de Dieu ascétique se répandait, des pèlerins commencèrent à se rendre au Pays de Croy en quête de ses prières et de ses conseils spirituels. Guthlac donna refuge à Aethelbald, dont la vie était alors en danger, et lui prédit qu'il deviendrait roi de Mercie. En retour, Aethelbald promit de construire un monastère au saint si la prédiction se réalisait. La prédiction se réalisa et le monastère fut construit, bien que Guthlac fût déjà mort. Il resta un lieu de pèlerinage jusqu'à sa destruction au XVIe siècle.
Notre cher père Elias [Jones], qui avait une grande dévotion pour le saint, écrivit tout un service, ainsi qu'un acathiste, en l'honneur de saint Guthlac.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham.
ENGLAND